Pour Kamel Guessab, directeur par intérim du CRI Marrakech, c’est un bilan positif, «qui nous pousse à fournir plus d’efforts pour la concrétisation rapide de ces projets ainsi que leur suivi».
En plus des projets conclus au niveau régional en 2012, de nouvelles conventions viennent d’être paraphées au niveau national par la commission interministérielle d’investissement. Ils portent sur un montant de 1,4 milliard de DH, soit 18% du volume global des investissements touristiques sur le Maroc approuvés par la commission. Parmi les nouveaux projets, la construction d’un Hyatt Regency dans le Marrakech Golf City sur l’avenue Mohammed VI. Ce projet est porté par Interdec de Omar Kabbaj pour un investissement de 582 millions de DH. Le second projet est un complexe de loisirs sis à proximité du Four Seasons et qui est porté par Dowtown Hotel corporation (dont le prince Talal Ibn Walid est actionnaire). Une enveloppe de 520 millions de DH y sera consacrée.
Outre les Saoudiens, un investissement égyptien est en cours de réalisation, porté par Kamal Abou Ali pour un montant de plus de 1 milliard de dirhams. Ce spécialiste égyptien dans le développement et le management des unités touristiques a repris à travers son groupe «Pickalbatros» les hôtels de la chaîne Royal Mirage. Il a en projet un mall avec de grandes enseignes comme le Buddha bar et une unité hôtelière qui sera confiée en gestion à la chaîne suisse Mövenpick.
Seul bémol, les investissements annoncés à Marrakech en 2012 se concentrent uniquement sur l’hébergement touristique avec 9 milliards de DH d’intention d’investissement. De nouveaux projets qui vont continuer de creuser l’écart dans la ville ocre. C’est que la destination dispose d’une offre d’hébergement en augmentation face à une stagnation de touristes et les établissements touristiques enregistrent une performance en dessous d’une rentabilisation raisonnable.
«Nous avons des recettes moyennes qui ont au mieux stagné depuis 4 ans, quand elles n’ont pas perdu 10 à 15 points face à des charges (énergie, salaires.
.) qui ont crû à 2 chiffres», indique Jalil Benabbès Taarji, promoteur et délégué régional de l’Anit. Ainsi, et malgré les orientations de la Vision 2020, ni les nouveaux entrants ni les opérateurs actuels ne s’investissent dans l’animation alors que le challenge de Marrakech n’est plus dans l’offre d’hébergement, mais dans le contenu de la marque et le brand content.
La Vision 2020 a pourtant bien mis en avant l’animation pour être érigée en priorité. En l’absence d’un plan d’aménagement et d’une fiscalité appropriée, les investisseurs se détournent de ce segment puisqu’aucune incitation n’a été décidée ni en 2011 ni en 2012. «Si l’on souhaite réellement que les promoteurs investissent ce segment, il faut des accompagnements réels de la part des élus locaux et des pouvoirs publics pour lever ces deux verrous», recommandent les investisseurs (voir interview).
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire